On pourrait être tenté de croire que pour dire le monde il suffirait de le regarder, les yeux ouverts, écarquillés même pour plus de clairvoyance, en pleine lumière. L’esprit lucide. Mais on sait bien qu’on ne voit que la surface du monde. L’évidence cacherait l’essentiel s’il y en avait un – on n’en sait rien. Alors autant fermer les yeux. On le voit quand même, le monde, on s’y voit aussi, même. Et ce qu’on y voit, c’est autre chose. Ou bien la même chose, mais autrement…
mercredi 10 décembre 2014
NOCTURAMA vu par Philippe Annocque
On pourrait être tenté de croire que pour dire le monde il suffirait de le regarder, les yeux ouverts, écarquillés même pour plus de clairvoyance, en pleine lumière. L’esprit lucide. Mais on sait bien qu’on ne voit que la surface du monde. L’évidence cacherait l’essentiel s’il y en avait un – on n’en sait rien. Alors autant fermer les yeux. On le voit quand même, le monde, on s’y voit aussi, même. Et ce qu’on y voit, c’est autre chose. Ou bien la même chose, mais autrement…
mardi 2 décembre 2014
ROMAIN VERGER, à propos de NOCTURAMA
Faulkner,
Resnais, Dreyer, Lynch, Kubrick, Hitchcock et bien d’autres participent de
cette fresque hallucinée dans laquelle on circule comme en rêve, où plutôt
comme dans un cauchemar, vécu et revisionné. Les gros plans alternant avec les
vues aériennes, les accélérations, les arrêts sur image, les retours en arrière
et les morts imminentes toujours rejouées (comme ces flics en carton qui ne
cessent de vouloir percuter le narrateur de leur voiture) indiquent les
brisures, les accrocs et les motifs obsessionnels de la narration. Déroutant à
plus d’un titre, ce diorama en mouvement où s’appréhende l’identité tout autant
que l’Histoire compose une sorte d’anamnèse hyperesthésique où les catégories
du temps et de l’espace se superposent et se fondent en un chronotope
frénétique et détraqué.
lundi 17 novembre 2014
STELLA POLARIS (extract NOCTURAMA)
Extérieur
nuit. Paysage de fjord très embrumé, très sombre, se donnant avec le grain des
films de la fin des années vingt (Dreyer), plafond de nuages incroyablement bas
et sombres – il y a un navire de guerre en station (vieille bobine), c’est un
reportage télévisuel sur un village oublié du nord de la France coincé entre
d’énormes montagnes couvertes d’herbe rase (étrange). Une voix d’homme (un
speaker des années trente) : il aura fallu 6000 ans pour convertir ce
coin de terre inaccessible au christianisme… (Jeanne d’Arc). Des rues très
inclinées apparaissent, étroites sombres et luisantes en noir et blanc (toute
une nuit de pluie qui n’en finit plus) bardées de maisons basses aux murs
recouverts de chaux…
Inscription à :
Articles (Atom)